[ Pobierz całość w formacie PDF ]

qu'il pronona sans doute dans leur chapelle, quand il se fut dfinitivement rapproch de Paris[201]. Pour
Hlose, il lui adresse de vritables ouvrages, monuments de l'intime et mutuelle confiance qui, entre ces deux
intelligences, survivait tout le reste. Un jour, elle lui envoie un recueil de quarante-deux problmes de
thologie que la lecture de l'criture sainte lui a suggrs et dont un assez grand nombre roule sur des
questions de second ordre. Il lui rpond par quarante-deux solutions motives, dont quelques-unes sont de
petites dissertations[202]. Pour elle, il compose un livre d'hymnes et de squences qui ne sont pas dnues de
quelque talent potique. Pour elle, il runit ses sermons en une collection qu'il lui ddie par quelques mots
simples et tendres[203]. Enfin, c'est sa demande qu'il crit son Hexameron, ouvrage thologique d'une assez
grande importance, et qui contient, ainsi que le nom l'indique, des recherches sur l'oeuvre des six jours ou un
commentaire sur la Gense[204]. C'est surtout dans le prologue de ses ouvrages qu'on le voit pancher d'un
ton triste et doux les sentiments qu'il se croit permis avec Hlose; et maintenant qu'il a tabli entre elle et lui
ce commerce pieux et savant de saint Jrme avec Paule ou Marcelle, il s'y abandonne complaisamment, et
mme dans les limites de la science et de la religion, il laisse voir encore un dsir passionn de lui plaire.
[Note 200: Nous avons vu qu'on ne sait pas l'poque prcise de cette rupture; mais elle fut antrieure 1138 et
probablement de plusieurs annes.]
[Note 201: Ab. Op., part II, ep. VI, Ad virgin. paracl., p. 251. Comparez avec la fin de la lettre VIII, p. 197,
ep. VII ad easdem. De laude S. Stephani, p. 203. Sermones per annum legendi, p. 730. Quelques-uns
cependant de ces sermons sont composs pour des moines, notamment le sermon XXXI, en l'honneur de saint
Jean-Baptiste. p. 940.]
[Note 202: Heloissae problemata cum M.P. Aboelardi solutionibus, p. 384.]
[Note 203: Voyez la ddicace des sermons (p. 129) et la lettre d'envoi des chants d'glise. (Bibl. de l'cole des
chartes, t. III, 2e liv., 1842, et Ann. de philos. chrt., janvier 1844.) Le manuscrit de Bruxelles, qui contient
ces posies sacres, renferme quatre-vingt-quatorze hymnes ou squences (proses ou cantiques) pour tout le
cours de l'anne. Ce ne sont pas les seuls vers d'Ablard. La Gallia Christiana lui attribue un distique fort
insignifiant sur une alliance entre le roi de France et le roi d'Angleterre. M. Cousin a publi une longue ptre
son fils Astrolabe. Duchesne et Duboulai, sur l'autorit du docteur Clichton, lui attribuent galement une
prose rime sur le mystre de l'incarnation, chante autrefois dans plusieurs glises. Je prfre cette autre
pice intitule Rhythme sur la Sainte-Trinit et que Durand et Martne ont tire d'un manuscrit de l'abbaye du
Bec:
[Grec: Alpha] et [Grec: Omega], Magne Deus, Heli, Heli, Deus meus,
Cujus virtus totum posse, cujus sensus totum nosse,
Cujus esse summum bonum, cujus opus quidquid bonum, etc.
Gall. Christ, t. VII, p. 595. Fragm. philos., t. III, p. 440. Ab. Op., p. 1138. Hist. Universit. parisiens., t.
II, p. 761. Hist. litt., t. XII, p. 133-136. Amplisc. Coll., t. IX, p. 1001. Cf. Religions antiques, par M. Th.
Wright et Hollivol, Londres, 1841, in-8, t. I, p. 15-21, et surtout l'article de M. E. Dumril, Journ, des sav. de
Normand., 2e liv. 1844.]
[Note 204: Voyez ci-aprs, l. III, et Thesaur. nov. anecd., t. V, p. 1363.]
LIVRE PREMIER. 77
Abelard, Tome I
Nous sommes peut-tre au temps le plus tranquille de sa vie. Dlivr des soucis de son abbaye, tout entier
l'tude, la prdication, la direction du Paraclet, il pouvait ne pas ambitionner d'autre pouvoir, et son repos
tait assur. Si l'inimiti assoupie, mais non teinte, le menaait encore, il ne manquait ni de protecteurs ni
d'amis. Par quelques faits pars, on entrevoit qu'il avait trouv faveur auprs des puissances du temps; le
comte de Champagne, le duc de Bretagne, le roi de France lui-mme, le prirent plus d'une fois sous leur
garde, et les Garlandes, qui sous Louis le Gros et son fils, formrent comme une dynastie de ministres,
paraissent s'tre intresss lui comme s'intressent les ministres. Beaucoup de ses sectateurs taient
maintenant assez avancs dans la carrire pour l'aider de l'autorit, de l'influence ou de la rputation qu'ils
avaient acquises: l'glise en comptait plusieurs parmi ses grands dignitaires. Quelques-uns, trangers la
France et mme la Gaule, avaient rapport dans leur patrie son souvenir et ses opinions. On disait qu'elles [ Pobierz całość w formacie PDF ]

  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • cukierek.xlx.pl