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avec joie ce qu'elle demandait, non pas pour elle, mais pour des personnes de sa famille, et il etait heureux
d'apprendre que la reine et toute la cour donnaient a la sainte carmelite des marques d'interet et de veneration.
C'est ainsi qu'au pied des autels soeur Louise de la Misericorde demandait a Dieu et obtenait la conversion de
Louis XIV.
[Note 1: Walckenaer, Memoires sur Mme de Sevigne, t.V.]
Quand on pense que des l'age de quarante-quatre ans, dans la plenitude de la force morale et physique, a
l'apogee de sa gloire, ce monarque tout-puissant mit fin a tout scandale et mena jusqu'a sa mort une vie privee
irreprochable au milieu de tant de seductions, on ne peut s'empecher de rendre hommage a un pareil triomphe
de la priere et du sentiment religieux.
La conscience de la dignite royale, qu'on lui a reprochee comme exageree, n'etait pas chez lui un orgueil
coupable et incompatible avec le respect de la Divinite. Croyant a l'autel et au trone, il avait foi d'abord en
Dieu, puis en lui-meme, oint du Seigneur. Son ideal, c'etait le ciel, et, au-dessous du ciel, la royaute; la
royaute representant le droit de la force et la force du droit, la royaute majestueuse, tutelaire, repandant,
comme le soleil, sur les pauvres et les riches, sur les petits et les grands, la splendeur et les bienfaits de ses
rayons. Louis XIV se mesurait lui-meme avec une haute justice. Autant il se trouvait grand devant les
hommes, autant il se trouvait petit devant Dieu. Mieux qu'aucun autre, il aurait pu s'appliquer ce vers de
Corneille:
Pour etre plus qu'un roi, te crois-tu quelque chose?
Le souverain qui aurait defie tous les monarques reunis s'agenouillait humblement devant un pretre obscur. Le
digne heritier de Charlemagne demandait pardon de ses fautes au fils d'un paysan. C'est ce melange d'humilite
chretienne et de fierte royale qui donne a la physionomie de Louis XIV un caractere si imposant. Les
sentiments religieux que sa mere lui avait inculques des le berceau lui revenaient sans cesse a l'esprit, meme
dans ses plus regrettables ecarts. Quand il etait enfant, cette mere passionnee s'agenouillait devant lui, en
s'ecriant avec transport: Je voudrais le respecter autant que je l'aime, cette exclamation n'etait pas une
flatterie banale. C'etait, pour ainsi dire, un acte de foi dans le principe de la royaute.
Les premieres impressions de l'enfant ne firent que se fortifier dans l'homme. Il y eut toujours en lui du
souverain et du pontife. Ame de l'Etat, source de toute grace, de toute justice, de toute gloire, il se considerait
comme le lieutenant de Dieu sur la terre, et c'est en cette qualite qu'il avait pour lui-meme une sorte de
veneration dans laquelle les grands predicateurs eux-memes ne faisaient que l'affermir. Les idees
gouvernementales de Bossuet sont le commentaire de cette foi politique, associee intimement a la foi
II. LOUIS XIV ET SA COUR EN 1682 15
La Cour de Louis XIV
religieuse dont elle est le corollaire. Pour le grand eveque comme pour le grand roi, la royaute est un
sacerdoce, et un souverain qui n'aurait pas le sentiment de la dignite monarchique serait presque aussi
blamable qu'un pretre qui n'aurait pas le respect du culte dont il est le ministre. Ce fut a cette theorie, essence
meme du pouvoir royal, que Louis XIV dut le prestige d'attitude physique et morale que Saint-Simon appelle
la dignite constante et la regle continuelle de son exterieur .
L'ascendant qu'il se croyait non seulement en droit, mais en devoir d'exercer sur tous ses sujets, quels qu'ils
fussent, se faisait particulierement sentir sur ceux qui l'approchaient. Le gouvernement de sa cour, de sa
famille, etait soumis aux memes doctrines et aux memes regles que les affaires d'Etat. L'autorite paternelle se
combinait en lui avec l'autorite royale. Rien n'echappait a son controle. Ses volontes etaient autant d'arrets
irrevocables, et son fils, le dauphin, se conduisait a son egard comme le plus soumis et le plus respectueux de
tous les courtisans. Les siecles revolutionnaires peuvent critiquer un tel systeme, il n'en est pas moins
appreciable. Le principe d'autorite, qui s'impose a la nature elle-meme, comme la regle generale de la
creation, est la base de toute societe bien organisee.
La gloire de Louis XIV, c'est d'avoir ete le representant convaincu, le symbole vivant de ce principe; c'est
d'avoir compris que la ou il n'y a point de discipline religieuse il n'y a point de discipline politique, et que la
ou il n'y a pas de discipline politique il n'y a pas de discipline militaire. Les memes theories sont applicables
aux eglises, aux palais et aux camps. L'autorite indispensable est plus precieuse encore que les libertes
necessaires, et en fait de gouvernement, comme en fait d'art, pas de beaute possible sans unite. L'aspiration
constante vers l'unite, qui est l'harmonie, fut tout le programme de Louis XIV. C'est pour cela que Napoleon,
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