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informations.
Il apprit alors, au rapport du chef mécanicien, que la tige de la pompe de circulation venait
de se fausser,  ce qui avait nécessité l'extinction des feux. On naviguait à présent à la voile
avec une assez faible brise de sud-ouest. L'inspection fut assez longue et ne jeta aucun jour
sur les causes de l'avarie. Le mécanicien demandait qu'on relâchât au port le plus voisin pour
le réparer.
Le commandant Marsilas, après examen personnel, adopta cette opinion. On se trouvait à
une trentaine de milles de Brest, et ordre fut donné de mettre le cap sur le grand port français.
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L épave du Cynthia Jules Verne
CHAPITRE XIII
APPUYONS AU SUD-OUEST
Le lendemain, l'Alaska entrait en rade de Brest. Son avarie n'était heureusement pas grave.
Un ingénieur, immédiatement appelé, promit que tout serait réparé dans trois jours. C'était
donc un retard de peu d'importance et qu'on allait compenser dans une certaine mesure en
faisant du charbon,  ce qui dispenserait de relâcher à Gibraltar, comme on en avait d'abord
l'intention. Le prochain arrêt se trouvant ainsi remis à Malte, on gagna vingt-quatre heures de
ce chef ; cela réduisait à deux jours le retard réel. Or, l'itinéraire de l'Alaska donnait à
l'imprévu une marge de trente jours au moins. Il n'y avait donc pas lieu de s'inquiéter, et tout
le monde se croyait désormais en disposition de prendre ce contretemps le plus
philosophiquement du monde.
Bientôt il fut évident que le contretemps allait se transformer en fête. En quelques heures,
l'arrivée de l'Alaska s'était répandue dans la ville, et, comme on connaissait par les journaux le
but de son voyage, l'état-major du navire suédois ne tarda pas à se trouver l'objet des
démonstrations les plus flatteuses. L'amiral-préfet maritime et le maire de Brest, le
commandant du port et ceux des navires en rade vinrent officiellement visiter le capitaine
Marsilas. Un dîner et un bal furent offerts aux hardis explorateurs qui partaient à la recherche
de Nordenskiold. Si peu épris que fussent le docteur et M. Malarius de ces réunions
mondaines, il fallut bien paraître à la table qui se dressait pour eux. Quant à M. Bredejord, il
était là dans son véritable élément.
Parmi les convives du préfet, invités pour faire honneur à l'état-major de l'Alaska, se
trouvait un grand vieillard à la physionomie fine et mélancolique. Il fut bientôt remarqué par
Erik, qui lut, dans son regard un peu triste, une sympathie à laquelle il ne pouvait se
méprendre. C'était M. Durrieu, consul général honoraire membre militant de la Société de
géographie, bien connu par ses voyages en Asie Mineure et au Soudan. Erik en avait lu la
relation avec un très vif intérêt. Il en parla au savant français en homme compétent, quand on
les eut présentés l'un à l'autre. Or, si légitimes que puissent être les satisfactions de cet ordre,
elles ne sont pas souvent le lot des voyageurs. Il peut leur arriver, quand leurs aventures font
du bruit, de récolter l'admiration banale de la foule ; il leur arrive moins souvent de voir leurs
travaux appréciés, dans un salon, par des juges bien informés. La respectueuse curiosité du
jeune lieutenant alla droit au cSur du vénérable géographe et mit un sourire sur ses lèvres
pâles.
 Je n'ai pas eu grand mérite à ces découvertes, dit-il en réponse à quelques mots d'Erik sur
des fouilles heureuses, récemment exécutées aux environs d'Assouan. J'allais droit devant
moi, en homme qui cherche à oublier des peines cruelles et qui se soucie peu des résultats,
pourvu qu'il se livre aux travaux de son goût. Le hasard a fait le reste&
Voyant Erik et M. Durrieu si bons amis, l'amiral eut soin de les faire placer l'un près de
l'autre à table, de sorte que leur causerie se poursuivit tout le temps du dîner.
Comme on prenait le café, le lieutenant de l'Alaska se vit entrepris par un petit homme
chauve, qui lui avait été présenté sous le nom du docteur Kergaridec, lequel lui demanda de
but en blanc quel était son pays. D'abord un peu surpris de la question, Erik répondit qu'il était
Suédois, ou pour parler plus exactement, Norvégien, et que sa famille habitait le
gouvernement de Bergen. Puis il désira connaître le motif de cette demande.
 Le motif est fort simple, lui répondit son interlocuteur. Voilà une heure que je me
permets de vous considérer par-dessus la table, tout en dînant, et je n'ai jamais vu nulle part le
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type celte aussi nettement accusé que chez vous !& Il faut vous dire que je suis fort adonné
aux études celtiques !& Or, voici la première fois qu'il m'arrive de rencontrer le type celte
chez un Scandinave ! peut-être y a-t-il là une indication précieuse pour la science, et faut-il
classer la Norvège parmi les régions visitées par nos ancêtres gaëls !
Erik allait sans doute expliquer au savant brestois les raisons qui infirmaient la valeur de
cette hypothèse, quand le docteur Kergaridec se détourna pour adresser ses hommages à une
dame qui venait d'entrer dans le salon du préfet maritime, et l'entretien en resta là. Le jeune
lieutenant de l'Alaska n'aurait même plus pensé à cet incident, si, le lendemain, en passant
dans une rue voisine d'un marché, M. Schwaryencrona ne lui avait dit tout a coup, à la vue
d'un bouvier du Morbihan :
 Mon cher enfant, si j'avais pu conserver un doute sur ton origine celtique, je le perdrais
ici ! Vois donc comme tous ces Bretons te ressemblent !& Comme ils ont ton teint mat, ton
crâne osseux, tes yeux bruns, tes cheveux noirs et jusqu'à ton attitude générale !& Bredejord
en dira ce qu'il voudra, mais tu es un Celte pur sang, sois-en sûr !
Erik conta alors ce que lui avait dit la veille le docteur Kergaridec. Et M. Schwaryencrona
en fut si ravi, qu'il ne parla d'autre chose pendant tout le jour.
Comme les autres passagers de l'Alaska, Tudor Brown avait reçu et accepté l'invitation du [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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